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HEUREUX LES NULS !
23 février 2021

AMOS ET LE COEUR DE DIEU

« Je guérirai leur infidélité, je les aimerai d’un amour généreux ! » (Amos 14. 5)

 Le prophète a, toute sa vie, souffert de l’infidélité du peuple et son aventure conjugale personnelle ne l’a pas davantage consolé. S’il est parfois violent dans sa façon de parler au peuple, c’est aussi un homme émotif qui ajoute au portrait de Dieu une dimension toute de fragilité et de tendresse. Ainsi met-il dans la bouche de Dieu des questions douloureuses : « Mon peuple est enclin à l’infidélité envers moi ; on les rappelle vers le Très-Haut, mais aucun d'eux ne se lève. Que ferai-je de toi, Éphraïm ? Dois-je te livrer, Israël ? Te traiterai-je comme Sodome ? Te rendrai-je semblable à Gomorrhe ? Mon cœur est bouleversé, toute ma pitié s’émeut ! » (11. 7) C’est un Dieu quasi vulnérable qui nous est présenté. Un Dieu qui désespère presque de l’homme lorsqu’il le voit se perdre en s’accoquinant avec d’autres dieux et en perdant ainsi le sens vraie de la vie. Le diagnostique de Dieu est pourtant clair et net : « Ce qui te détruit, Israël, c’est que tu as été contre moi, contre celui qui pouvait te secourir ! » (13. 9) Une telle parole doit aussi résonner en nous. Nous devons réapprendre qui est : « Je suis le Seigneur, ton Dieu depuis l’Égypte. Tu ne connais pas d’autre Dieu à part moi,  et il n’y a pas d’autre sauveur que moi. » (13. 4) Le prophète, quant à lui, a des accents d’une grande chaleur. Il appelle, interpelle avec une tendresse poignante et rassurante : « Israël, reviens au Seigneur, ton Dieu car tu as trébuché sur ta faute. Apportez avec vous des paroles, Et revenez à l'Éternel. Dites-lui : Pardonne toutes les iniquités, Et reçois-nous favorablement ! » (14. 2) Le message d’Osée est, d’une certaine manière, troublant et dérangeant. Mais la façon dont Dieu ne cesse d’aimer son peuple n’est-elle pas surprenante, justement à cause de son amour au delà de l’infidélité. C’est certainement parce que nous sommes incapables d’aimer comme Dieu nous aime que nous sommes secoués, mais c’est cet amour-là qui nous sauve !

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