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HEUREUX LES NULS !

10 mai 2021

LE VRAI SERVITEUR (3)

« Avant la fête de la Pâque, Jésus sachant que son heure était venue, l'heure de passer de ce monde au Père, lui, qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, les aima jusqu'à l’extrême. » (Jean 13. 1)

Lorsque Jésus a pris son dernier repas pascal à Jérusalem, dans la chambre haute, il a vécu plusieurs moments extrêmement intenses : le partage du pain et du vin ; la discussion sur celui qui allait le trahir ; la nécessité de mourir… Mais Jean nous dit aussi, et même avant tout, comment Jésus manifeste le comble de l’amour : il lave les pieds de ses disciples. Saisissons l’ambiance de ce moment. Jésus sait que la trahison est effective. Il sait que Dieu lui a remis toute chose. Il sait qu’il s’en retourne vers son Père. Et là, alors qu’il pourrait finir en beauté, faire éclater sa gloire et sa puissance en renversant tous les méchants et en montrant qui il est, il n’en fait rien ! Il est fidèle à sa mission première : servir.  Et même servir dans le rôle de l’esclave qui lave les pieds de son maître et des hôtes de son maître. Voilà de quoi renverser toutes les images de l’éblouissant messie céleste tant attendu ! Jésus, à genoux devant les hommes : serviteur bouleversant. Il n’en est pas moins le Fils de Dieu ! On pourrait s’arrêter sur cette image troublante, attendrissante et belle du serviteur humble qui nous montre l’exemple parfait de l’amour du prochain.  On pourrait en déduire qu’aimer son prochain, c’est être à son service et être assez revêtu d’humilité pour laver les pieds de ce prochain. Ce serait déjà une mission extraordinaire qui révolutionnerait les rapports entre les hommes. Ce serait une mission sociale et humanitaire remarquable. Mais se serait aussi se tromper du sens divin qui est ici dévoilé ! Parce que l’amour du prochain, ce n’est pas simplement être à son service, à son écoute, prêt à l’aider et à le soutenir…  Au nom de l’Évangile et de Jésus-Christ, c’est la moindre des choses inhérente à la foi chrétienne ! Or, aimer son prochain, c’est plus encore ! L’amour de Jésus pour les hommes, et pour vous, ce n’est pas seulement de laver nos pieds, mais c’est mourir à notre place. Voilà le service le plus total qui soit, et le plus indispensable à notre salut. L’abaissement du serviteur ne fait que commencer.

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8 mai 2021

« Il n'avait ni aspect, ni prestance tels que

« Il n'avait ni aspect, ni prestance tels que nous le remarquions, ni apparence telle que nous le recherchions. Il était méprisé, laissé de côté par les hommes, homme de douleurs, méprisé, nous ne l'estimions nullement. » (Esaïe 53. 2-3)

Dieu avait dit, depuis des siècles : «  Aimez-vous les uns les autres ». Et parce que nous ne l’avons ni compris ni mis en pratique, il décide de nous montrer ce que c’est que d’aimer et de servir. Le Fils de Dieu s’incarne en un homme, mais en un homme petit, simple, modeste, pauvre, faible… Lorsqu’il vient sur la terre pour parler de Dieu aux hommes, c’est pour leur montrer, avant tout, ce qu’est l’amour. Et l’amour, c’est le service de l’autre, le service du prochain en écho au service de la Parole, laquelle se résume à ceci : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est là le grand, le premier commandement. Un second est aussi important : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Matthieu 22. 36-40)Et Jésus ne peut que vivre intensément cette parole puisqu’il l’incarne ! Alors, tout son ministère sera d’aimer, et pour ce faire, il sera au service des hommes afin de servir son Père, son Dieu et les hommes à l’image de ce Dieu.  Le messie, lors de sa première venue, n’est ni empereur, ni roi, ni président : il est serviteur. Que dis-je serviteur ? Dans la Bible, serviteur et esclave sont synonymes ! Cette réalité nous dérange, mais elle n’en demeure pas moins réelle. Le serviteur souffrant annoncé par le prophète Ésaïe est bien un esclave. Le Christ présenté par l’apôtre Paul dans l’épître aux Philippiens est un serviteur qui, de surcroît, s’abaisse. Être au service de l’amour, c’est en être esclave et c’est être capable d’aller jusqu’au bout :« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15.13) Nous nous demandons parfois comment convaincre nos proches et notre entourage du message de Dieu. Au delà des discours qui, rarement, parviennent à convaincre, le meilleur moyen de parler de Dieu est d’être son humble serviteur, au service de tous. « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » (Jean 13. 35)

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6 mai 2021

LE VRAI SERVITEUR (1)

« Lui qui est de condition divine n'a pas considéré comme un objectif à arracher d'être l'égal de Dieu. Mais il s'est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme un simple homme. » (Philippiens 2. 6-8)

Lorsque, des siècles durant, le peuple juif a entendu parler d’un Messie à venir pour instaurer sur terre le royaume de Dieu ; lorsque de génération en génération, on lui a transmis l’image d’un envoyé rempli de gloire et de puissance, il est évident que l’espérance de ce peuple a forgé, progressivement, le portrait d’un géant, d’un héros, d’un super champion qui ferait éclater la magnificence de l’Eternel.

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De fait, tout au long de l’Ancien Testament, l’espérance messianique a focalisé son attention sur ce cliché idéal. Le messie ne pouvait qu’être l’ange de Dieu par excellence qui transforme les ténèbres en lumière, change la mort en vie, instaure le bien et anéantit le mal. Il doit permettre au peuple Hébreux, souvent faible et soumis par les puissances étrangères, de relever enfin la tête. Le messie sera l’accomplissement parfait du projet de Dieu pour les hommes. On peut alors comprendre la ferveur avec laquelle Israël attendait ce Messie glorieux. Mais le désir trouble souvent la vue. Le rêve peut se changer en fantasme et se déformer progressivement jusqu’à l’obsession. Et lorsque le messie apparaît sous la forme d’un serviteur, c’est l’incompréhension, voire le refus. C’est parce que les Israélites attendaient un Messie conforme à l’image qu’ils s’en étaient fait que finalement, ils ne l’ont pas reconnu. Pourtant, les prophètes bibliques qui ont annoncé le libérateur tel un nouveau Moïse, le nouveau roi plus grand encore que David, ont aussi parlé d’un serviteur exemplaire, humble, et même souffrant !  Nous sommes alors loin des éclats, des paillettes et des dorures. Or, si les juifs du temps de Jésus, ancrés dans l’attente messianique, sont passés à côté de l’essentiel, c’est parce qu’ils avaient pris leurs désirs pour des réalités et parce qu’ils avaient finalement imposé à Dieu le sauveur qu’ils voulaient. Erreur fatale ! Mais attention, nous pourrions commettre les mêmes erreurs. A chaque fois que nous demandons à Dieu d’intervenir, nous avons, nous aussi, tendance à lui imposer la solution à nos problèmes. Et c’est ainsi que la réponse de Dieu n’est pas remarquée et pas davantage saisie. On pense que Dieu n’a pas répondu à notre prière alors que nous n’avions exprimé qu’un caprice.

 

4 mai 2021

MARTHE (2)

« Je sais ! Il ressuscitera à la résurrection au dernier jour ! » (Jean 11. 23)

 Marthe discute avec Jésus alors que son frère Lazare est mort. Après lui avoir déclaré « Je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera », le Seigneur rétorque : « Ton frère ressuscitera ! » Marthe lui répond en parlant de son deuxième savoir : « Je sais ! Il ressuscitera au dernier jour ! » A ce niveau de la conversation, on peut se demander si les deux protagonistes se comprennent vraiment. Derrière les mots et les temps utilisés, disent-ils la même chose ? Il semble que Marthe se console en évoquant une résurrection à venir, dans un futur lointain, à la fin des temps. Il est vrai que Jésus a déjà parlé d’une résurrection finale, celle des croyants, aux temps eschatologiques, et que la pensée de Marthe s’est faite à cette idée. La distance temporelle est mentionnée et quelque part, nous pouvons discerner la douleur et la lassitude de Marthe. En attendant le dernier jour, il faut vivre avec cette absence, ce deuil, cette béance. Belle consolation, mais elle est fixée à un avenir si lointain que la souffrance a le temps de s’installer. Or, Jésus va faire exploser cette consolation et ce savoir anesthésiants. Il déclare : «  Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » (Jean 11. 25) D’un seul coup, avec cette déclaration, le dernier jour s’est rapproché. La résurrection est là, ici et maintenant. Elle ne survient pas au dernier jour. Nous assistons au télescopage des temps, et à la mort de la mort. Jésus présent, c’est l’avenir qui devient immédiat : le royaume s’est approché. Croire en Jésus, c’est triompher de la mort dès maintenant. Et avant que Lazare ressuscite, nous assistons à la résurrection de Marthe. Elle déclare soudain : « Je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu… » (Jean 11. 27) Comme elle, il nous faut passer du « je sais » au « je crois ! » ; de la théorie à la pratique de la foi.

 

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2 mai 2021

MARTHE (1)

« Maintenant, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » (Jean 11. 22)

 Après avoir reproché à Jésus d’arriver en retard puisque Lazare qui était malade est finalement mort avant son arrivée à Béthanie, Marthe, la soeur du défunt, ose espérer encore. Commence alors une longue conversation entre le Christ et Marthe avant que le Seigneur manifeste sa puissance en ressuscitant Lazare mort depuis plusieurs jours. Il est intéressant de noter que l’évangéliste Jean relate ce miracle en seulement deux versets, sans grand commentaire, alors que le phénomène est pour le moins exceptionnel et extra-ordinaire. Jean s’attarde beaucoup plus sur la conversation entre la soeur et Jésus. Marthe déclare savoir que tout ce que demandera Jésus sera accordé par Dieu. C’est une déclaration de foi assez belle pour être notée, et nous aurions sans doute bien besoin d’être habité par pareille foi. Même si Marthe était moins souvent aux pieds de Jésus que sa soeur Marie et même si elle s’activait spontanément aux tâches ménagères, elle a été suffisamment à l’écoute du maître pour savoir qu’il a un pouvoir divin. Cependant, quand un peu plus tard, Jésus demande que l’on ouvre le tombeau de Lazare, celle qui sait qu’à Dieu tout est possible, va émettre des réserves : «  Jésus dit : ôtez la pierre. Marthe, la soeur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu’il est là ! » Cette réaction immédiate et naturelle oblige cependant le lecteur à se demander ce qu’espérait Marthe lorsqu’elle disait croire en l’impossible. Quand Jésus demande l’ouverture du tombeau, Marthe est rattrapée par la logique humaine qui se heurte au surnaturel que peut offrir Dieu. Et nous sommes souvent comme elle. Nous claironnons notre espérance en Dieu, mais nous nous arrêtons au premier geste à faire parce qu’il est déjà perçu comme une folie. Après une déclaration de foi, aussi belle soit-elle, il s’agit aller plus loin et poser un acte de foi. Si vous croyez que Dieu aime vraiment votre prochain et tient en réserve pour lui le salut, est-ce que vous osez aller à sa rencontre ?

 

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26 mars 2021

HIPPOCRATE ET HYPOCRITES

Que retenons-nous de l’Histoire ? Parfois, elle est si ancienne qu’elle est sans éclairage possible pour aujourd’hui, mais lorsque l’Histoire est encore récente, et même dans le vécu de (presque) tous, elle doit pouvoir nous guider.

En 2009, la grippe H1N1 s’est développée dans le monde. Jusqu’à l’irruption du Covid19, elle était la dernière pandémie connue. Pas si lointaine donc. À la suite de plaintes liées à la gestion de cette grippe, le Sénat français a publié un rapport (en ligne) dans lequel sont pointées des erreurs alors commises, les corruptions notées, les falsifications publiées, les manipulations de l’information qui, des laboratoires aux médias ont marqué négativement cette crise sanitaire. Or, les scénarios d’aujourd’hui sont comme un copier/coller de cette précédente crise, jusque dans le maquis de la campagne vaccinale, les confinements en moins.

Ventre affamé n’a pas d’oreille

Manifestement, l’appétit de la galaxie Pharma est tel que les critiques et les plaintes ne sont pas entendues. Depuis des décennies, les nombreux scandales émanants de laboratoires sont dénoncés, mais on continue comme si de rien n’était. 

Exemple, le fameux laboratoire américain Pfizer, fournisseur agressif de son vaccin, a déboursé, en 20 ans, 4,5 milliards de dollars d’amendes pour faits graves ! Lors de la pandémie de 2009, un laboratoire suisse (Roche) avait réussi à vendre des tonnes d’un médicament (le Tamiflu) qui n’avait aucun effet sur la maladie, mais qui a provoqué de nombreux cas de narcolepsie ! Et que dire du scandale du Médiator !

 La grande confiscation

De fait, depuis longtemps en Occident, il n’existe plus de vraie politique de santé. Les agences nationales de santé ne font plus que ce que les directives de l’OMS imposent ; une organisation financée à 80 % par des privés, lesquels ne sont pas des philanthropes ! 

Il faut plutôt parler, désormais, de la mise en place d’une industrie de la maladie. Il est plus rentable de soigner les conséquences que l’origine d’une maladie. L’industrie pharmaceutique a progressivement infiltré les lieux décisionnaires de manière à pouvoir peser sur leurs jugements pour privilégier des avantages particuliers. Ce triste phénomène se vérifie dans d’autres activités, celle de l’armement par exemple.

N’est-il pas affolant d’apprendre que les effets toxiques des médicaments prescrits à tort - sans parler des erreurs médicales - sont la 3ème cause de mortalité en Occident, après les maladies cardiovasculaires et les cancers ! Il est de plus en plus clair qu’au lieu de soigner certains préfèrent vivre des maladies. 

 Les vraies causes

Certes, le virus tue, mais ce n’est pas lui qui tue le plus ni le plus régulièrement. Le premier facteur de maladie est ce que l’on range dans le terme « malbouffe », viennent ensuite la pollution atmosphérique, la pollution chimique, la sédentarité et le stress. Ce sont ces causes qu’il faut soigner et non mettre en place une batterie de soins avec dépassements d’honoraires et d’ordonnances à rallonge ? Une politique de santé digne de ce nom s’attaquerait, avant tout, aux origines des maux. Mais on préfère des solutions qui ne traitent que les conséquences. Le meilleur exemple est celui qui est de proposer des psychologues à des étudiants sombrant dans la dépression à cause de l’arrêt des cours en présentiel !

 Et Dieu dans tout ça !

Plus sage que nos politiques, la Bible propose une autre piste : elle s’attaque toujours à la racine du mal. Elle ne le banalise pas ; elle ne l’entretient pas ; elle ne s’en accommode pas. La corruption étant dans le coeur de l’homme, elle propose une transplantation radicale. Ainsi, la politique sanitaire de Dieu est la suivante : « J’ôterai votre coeur de pierre et je le remplacerai par un coeur de chair. »

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18 mars 2021

LE JEUNE HOMME RICHE (4)

« Qu’il sera difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! »

( Marc 10. 23)

 Après l’entretien privé entre Jésus et le jeune homme riche qui ne parvient pas à se libérer de ses biens, Marc nous raconte l’étonnement des disciples. Jésus quitte le tête à tête pour « regarder à la ronde ». On va passer d'un cas particulier à une généralité pour tous. Jésus fait une observation générale : « Comme c'est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume (le règne) de Dieu ! »

Ce n'est pas un message nouveau. Depuis Marc 8. 34, on a eu l'occasion d'entendre Jésus déclarer que celui qui cherche à sauver sa vie la perdra ! 

Les disciples butent sur les propos de Jésus, mais ils restent silencieux.

Ce que Jésus déclare semble en complète contradiction avec une certaine conception de l’Ancien Testament, à  savoir que la richesse est un signe de la bénédiction divine. Dans les textes, les riches ne sont condamnés que s'ils oppriment les pauvres. Or, Jésus déclare – en tout cas pour ce cas précis – que la richesse elle-même fait obstacle à l'entrée dans le royaume de Dieu. Alors, Jésus explique avec douceur : « Mes enfants » Et il redit la même chose avec d'autres mots, d'autres images. Il ne mentionne plus seulement les richesses matérielles, il élargit les biens en englobant les liens familiaux. Selon les propos de Jésus, on ne parvient jamais à entrer dans le royaume. La stupeur des disciples est très fortement marquées. Tous se demandent alors « mais qui peut être sauvé, dans ces conditions ? »

Jésus « ayant fixé le regard sur eux » : on imagine la tension, le poids de ce regard avant celui des propos. « Pour les hommes, impossible ! » Voilà qui est clair et définitif ! L'observance de la loi, et même tout vendre ne suffit pas. On ne peut, par soi-même entrer dans le royaume de Dieu. C'est au delà de toute possibilité humaine. Ce qu’il faut définitivement comprendre, c’est que tout vient de la bonté de Dieu : « Possible pour Dieu, car chez lui, tout est possible ! »

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17 mars 2021

LE JEUNE HOMME RICHE (3)

« Il te manque une chose… »

(Marc 10. 21) 

Avec une certaine audace, le jeune homme atteste observer toutes les règles que rappelle Jésus. Cette réponse semble manquer de modestie. Pourtant, ni Jésus ni le narrateur démentent. Il est probable que l'homme est ce qu'il dit être : un excellent juif pieux, sans doute même quelque peu légaliste. Ce que l'on peut alors remarquer, c'est que tout en observant les commandements, il n'est sûr de rien quant à sa vie éternelle. Il y a chez lui une insatisfaction criante et sa destinée finale l’inquiète. Être aussi bien qu'il semble l'être n'est même pas, à ses yeux, suffisant. Sa rigueur morale ne l'empêche pas de se poser des questions, au contraire ! La sincérité de cet homme suscite en Jésus un élan d'affection : « Jésus l'aima ! » C'est alors que « le bon maître » dit à l'homme une réalité toute personnelle : « Il te manque une chose ! » Si on y regarde bien, rien ne manque à cet homme remarquable. Non seulement c'est un croyant authentique, mais il est riche. Mais plutôt que suivre les commandements, il lui est désormais conseillé de suivre Jésus : « Vends tout ce que tu as, donne-le et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi ! » Pour hériter de la vie éternelle, il doit se déposséder, se débarrasser de son trésor pour saisir celui du ciel. Ce qui lui manque, c'est de se vider de son trop plein. Jésus a discerné que l'homme, honnête, sérieux, sincère, authentique, est pourtant prisonnier d'un autre dieu que Dieu : l’argent. L’homme se découvre au coeur d’impossibilités : va, vend, donne, viens... C’est une triste révélation pour lui, il comprend enfin où est le problème : la fidélité aux commandements peut empêcher de voir la vérité. Avec une certaine pudeur, Marc dit l'échec : « L'homme s'assombrit et s'en alla, tout triste ! » Sa conscience est troublée, mais pas assez pour éviter l'échec et l’amertume. Ne sommes-nous pas souvent dans la même impasse ?

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16 mars 2021

LE JEUNE HOMME RICHE (2)

« Tu connais les commandements… »

(Marc 10. 19)

Alors qu’un jeune homme demande des conseils pour hériter la vie éternelle, Jésus se mets à lui énumérer les commandements à observer :

a) Tu ne tue pas ;

b) Tu ne commets pas d’adultère ;

c) Tu ne voles pas ;

d) Tu ne portes pas de faux témoignages ;

e) Ne fais de tord à personne ;

f) Honore ton père et ta mère.

Face à cette liste résumée, il est facile de remarquer que les dix commandements n’y sont pas ; et même le principal (le 1er) n'est pas cité. On observe aussi que ceux que Jésus mentionne font partie de la « deuxième table », celle qui régit les rapports humains et l'amour du prochain. Enfin, l'ordre est un peu bousculé : a, b, c, d correspondent à Exode 20 et Deutéronome 5 ; mais f est normalement en tête de liste alors qu'ici il est en fin. Et e semble un résumé des derniers commandements, et placé ailleurs. À la fois, Jésus est logique avec l'enseignement rabbinique, à savoir l'observance des lois ouvre sur la vie éternelle, mais en même temps, en n'indiquant qu'une série de commandements et en ayant une certaine liberté pour les citer (comme si c'était un souvenir et non un crédo), il semble ne pas faire de cette loi une règle absolue. Il semble donc que le jeune homme soit avant tout confronté à son attitude envers les autres plutôt qu’envers Dieu. Or, la réponse de l’intéressé est claire et nette : « J’observe ces commandements depuis toujours ! » (verset 20) Ce que le lecteur découvre ici, c’est qu’il est possible d’être parfaitement en règle avec les hommes qui nous entoure, et d’être quand même en questionnement en ce qui concerne la vie éternelle. Bien des gens se targuent d’être de braves gens et n’avoir pas besoin d’autres références pour être heureux. Or, il est évident que  la vie de notre jeune homme semble impeccable assez pour être montrée en exemple. Cependant, Jésus va montrer que ce beau programme parfaitement réalisé n’est pas suffisant, ni même une fin en soi. Aimer son prochain est louable, certes, mais penser que cela suffit pour plaire à Dieu, c’est se rassurer à bon compte. D’ailleurs, le jeune homme ne semble pas très sûr de son salut alors qu’il observe la plupart des commandements. Au moins est-il honnête. À nous de l’être aussi !

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15 mars 2021

LE JEUNE HOMME RICHE (1)

« Comme Jésus se mettait en chemin, quelqu'un accourut et, se jetant à genoux : Bon maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? »

(Marc 10. 17)

Jésus quitte un lieu pour se rendre à Jérusalem, et là surgit un homme. Matthieu parle d'un jeune homme et Luc évoque un notable, mais avec Marc, nous nous trouvons devant un anonyme dont on ne sait rien. Il faudra attendre le v. 22 pour apprendre que nous sommes en présence d’une personne ayant de grands biens.

L'homme tombe à genoux devant Jésus et l'appelle « Bon maître », titre unique dans tout le Nouveau Testament. Que veux dire le jeune homme ? Est-ce qu’il sait Jésus généreux ? Est-ce qu'il le perçoit comme un « bon » prof ? Est-ce qu'il le flatte ? Quoi qu’il en soit arrive la question qui n'est pas une question générale mais bien personnelle : « Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » Normalement, tout juif sait ce qu'il convient de faire pour être au bénéfice des bénédictions accordées aux justes. S’il pose la question, c’est que l’intéressé ne cherche pas une réponse théorique mais témoigne d'une vraie préoccupation existentielle. Avant de répondre, Jésus lance une objection qui n'est pas du style : « Relève-toi ! » mais qui refuse l'adjectif « bon ». « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Un seul est bon : c'est Dieu ! » (Marc 10. 18) Cette objection a tendance à nous surprendre, voire à nous mettre mal à l'aise. Elle est quelque peu incompréhensible, parce que nous savons que Jésus est le Fils de Dieu, qu'il possède les attributs de son Père et qu’à ce titre il ne cesse de manifester sa bonté. Alors, pourquoi refuser ce qui pourrait être un hommage ? En fait, il semble que Jésus se saisisse de l'adjectif pour lui donner une autre direction. Il veut mettre en évidence la bonté de Dieu, lequel offre la vie éternelle. La réponse doit conduire l'homme à comprendre que la vie éternelle n'est pas une récompense, ni le résultat d'un « faire à faire ». Jésus décentre le propos de lui-même pour indiquer que seul Dieu est la vraie bonne référence. Il n’invente pas un chemin nouveau puisqu’il fait référence aux commandements anciens, lesquels devaient conduire là où souhaite aller le jeune homme. Il ne faudrait pas penser que Dieu soit dur avec des règles difficiles à suivre tandis que Jésus serait bon parce que porteur de grâce. le Dieu de l’Ancien Testament est bon ; en sommes-nous bien sûr ?

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