NAHUM. DIEU MAÎTRE DU TEMPS ET DE L'HISTOIRE

« Les nations s’agitent, les peuples complotent, mais le Seigneur se met à rire ; celui qui siège au ciel se moque d’eux. » (Psaumes 2. 1, 4)

 Tout le livre de Nahum est consacré à des menaces contre l’Assyrie. Les visions du prophète sont troublantes quand on sait comment les événements se sont produits. Ninive, qui vivait dans la violence et dans la cruauté, est à son tour attaquée avec une brutalité peu commune par une coalition des armées babylonienne et mède. Cette armée va s’attaquer à la ville et à ses forteresses pendant quatre ans et la citadelle sera rasée. Ninive avait des remparts flanqués de 1500 tours, de véritables petites forteresses, or Nahum les voit tomber lamentablement : « Tes fortifications sont comme des figues déjà mûres : dès qu'on secoue le figuier, elles tombent dans la bouche de qui veut les manger. » (3. 12) Par ailleurs, le roi d’Assyrie était très fier de deux places fortes, des forteresses imprenables à Tarbishou et à Assour. On les appelait les verrous de Ninive.  Nahum en parle aussi : « Il n'y a plus chez toi que des femmelettes, les portes fortifiées du pays s'ouvrent d'elles-mêmes devant l'ennemi : leurs verrous ont été détruits par le feu. (3. 13) Le prophète est un super analyste de la situation de son temps. Il connaît ses dossiers, parfaitement informé, attentif à ce qui se passe autour de lui, il discerne ce qui va se produire parce qu’il a interprété comment les choses se sont précédemment déroulées. Le porte-parole de Dieu se doit s’être toujours en retrait de l’histoire qui se déroule sous ses yeux parce que son point de vue est distancié : c’est depuis sa compréhension du plan de Dieu qu’il observe. Il sait que le mal ne triomphera pas toujours, que Dieu veille sur son peuple, que l’histoire a un sens et que ce sens, c’est Dieu qui le donne. Alors, le prophète n’est pas écrasé lorsqu’il voit que tout tourne mal ou que les menaces sont grandes. Il sait que Dieu aura le dernier mot et, lorsque l’actualité se déroule sous ses yeux, il cherche à y discerner son doigt. Nous aussi, nous devons être assurés de ceci : Dieu n’est pas absent de l’Histoire, pas même de l’histoire des hommes sans Dieu.