AMOS, LE PROPHÈTE SORTI DE NULLE PART !

« Il faut que je fasse, tant qu'il fait jour, les œuvres de celui qui m'a envoyé » (Jean 9. 4)

 Amos arrive en Israël alors qu’il vient de Juda, pays voisin. C’est un pays frère, mais dans l’ambiance des frères ennemis. Au nom de Dieu, Amos prononce des harangues contre la politique de Jéroboam II, tout en développant un message social et égalitaire. Il est le champion des droits de l’homme et de l’égalité entre eux. Il est poussé par l’Esprit de Dieu, mais cela suffit-il à cet étranger pour être reconnu, avoir de l’autorité et être entendu ? Le peuple est censé écouter les prophètes, mais écoutera t-il un simple paysan, même riche ? 

En fait, la question ne se pose pas puisque même les religieux ne sont plus vraiment entendus en Israël. Amos dénonce cet état de fait : « Parmi vos fils, j'ai suscité des prophètes ; j'ai appelé tels de vos jeunes hommes à se consacrer à moi par un vœu. N'est-ce pas vrai, gens d'Israël ? demande le Seigneur. Or vous avez fait boire du vin à ceux qui ne devaient pas en boire, puisqu'ils s'étaient consacrés à moi, et vous avez interdit aux prophètes de parler de ma part. » (2. 11-12) Dans ces conditions, Israël est-il encore capable d’entendre la vraie voix de Dieu ? Il le faut ! C’est pourquoi Amos ponctue avec force chaque strophe de ses discours par la formule : « Ainsi parle le Seigneur ! » et il termine par « Parole du Seigneur ! » Il scande sans cesse : « Déclaration du Seigneur »pour bien marquer l’origine de ses propos. Pas moins de 40 fois, il insiste ainsi dans un recueil qui ne comporte pourtant que 9 chapitres ! Avec lui, la Parole de Dieu retentit. Il s’exclame : « Le Seigneur Dieu parle ! Qui n’agirait pas en prophète ? » Lui, en tout cas, il prophétise ! Mais il dit aussi qu’à force de ne pas écouter la parole divine, laquelle est source de vie, de bénédiction et de justice, le peuple risque fort de voir Dieu se taire et se taire à jamais ! « Le jour vient, dit le Seigneur, où j'enverrai la faim dans le pays. Les gens auront faim, mais non de pain ; ils auront soif, mais non pas d'eau. Ils auront faim et soif d'entendre ce que je dis. Ils erreront en vagabonds pour chercher à entendre la parole du Seigneur, mais ils ne la trouveront pas. » (8. 11-12) La menace est sérieuse ! Pour l’heure, et parce que nous sommes enfants et témoins de Dieu, Dieu parle encore à nos contemporains par notre voix et par nos actes. C’est une grande et belle responsabilité.