L’abondance est au programme

«  Moi je suis venu pour que les humains aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance. » (Jean 10. 10)

Le monde est plein d’hommes providentiels, généreux en promesses et en bonnes intentions, mais dont les actes ne suivent pas. L’Histoire fourmille de chefs, de leaders, de héros dont la stature et le discours ont suscité l’espoir de jours meilleurs, mais qui se sont heurtés aux circonstances contraires. Les désillusions sont douloureuses. Dès lors, le fatalisme, ou la lucidité, enseigne qu’il ne faut espérer de personne, et surtout pas de ceux qui prétendent changer le monde ainsi que nos conditions de vie. Jésus, quant à lui, est venu humblement, sans renfort et sans effet sinon le soutien de Dieu et la puissance de l’Esprit ; ce qui n’est pas rien ! Or, il n’a pas cherché à s’imposer ni à imposer une politique, une philosophie, un concept. Il a vu les hommes comme des brebis sans berger, non comme des numéros, des clients, de la chair à canon ou des objets dont on se sert pour se promouvoir. Des brebis : quoi de plus doux ? Quoi de plus vulnérables ? Le psalmiste disait : «  L’Éternel est mon berger ; je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages… » (Psaume 23. 1-2) Jésus voit son peuple comme un troupeau désœuvré, sans guide, et se fait pour lui berger. Il veut, pour ses brebis, le meilleur : la vie et la vie abondante. Mais pour fournir une telle vie, pour tenir une telle promesse, il sait que le bon berger doit donner sa vie pour ses brebis. La plupart des grands hommes qui veulent devenir guide (führer, en allemand) ont tendance à vivre du troupeau – sur son dos – et ils ne se hissent qu’en écrasant. Jésus n’est pas pétri d’orgueil et ne se nourrit pas de vanités. Lorsqu’il promet la vie à ses brebis, il les élève au dessus de lui-même parce qu’il est animé par l’amour. Et il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour que vive l’autre. Telle est la mission du Christ, pour la brebis que je suis.