Évaluation et auto-élévation

« Heureux les humbles de cœur, car ils hériteront la terre que Dieu a promise. » (Matthieu 5. 5)

Il est impressionnant de constater que des présidents, des empereurs, des rois tiennent encore à ce que leurs portraits et même leurs statues monumentales soient visibles partout dans le pays où ils exercent leurs pouvoirs. Certains exigent hymnes et prières à leurs intentions. La gloire s’alimente de la vanité des grands et de la crédulité des petits. Cette recherche de dévotion n’est rien qu’une autre façon de vouloir être comme, égal voire supérieur à Dieu même. C’est l’écho d’une histoire, vieille comme le monde ; celle du serpent qui susurre à l’oreille de qui se laisse prendre : «  Faites ceci et vous serez semblables à des dieux ! » C’est ainsi que de créature qu’il est, l’homme se fait créateur ; c’est le pot qui se présente comme potier, l’horloge comme horloger ! Évidemment, l’homme ne dit pas toujours ouvertement qu’il veut être Dieu, mais se glorifiant lui-même, et se présentant comme référence incontournable, comme une idole à adorer, il n’en est pas si loin. Et à une moindre mesure, nous sommes souvent titillés et tentés de prendre la même posture. Au lieu de chercher à être comme Dieu, soyons, soyez plutôt des hommes à l’image de Dieu. En assumant notre responsabilité d’homme et de créature de Dieu, nous accomplissons déjà une fort belle mission, tout en nous souvenant que nous n’avons rien que nous n’ayons reçu. Paul, l’apôtre, ose nous défier : «  Nous n’oserions pas  nous égaler ou nous comparer à certains de ceux qui ont une si haute opinion d’eux-mêmes. Ils sont stupides : ils établissent leur propre mesure pour s’évaluer, ils se comparent à eux-mêmes. Quant à nous, nous n’allons pas nous vanter au-delà de toute mesure… En effet, ce n’est pas celui qui a une haute opinion  de lui-même qui est approuvé, mais celui dont le Seigneur fait l’éloge. » (voir II Corinthiens 10. 12-18) Nous sommes dans un monde qui évalue toujours, mais que l’évaluation ne conduise pas à l’élévation outrancière.