JÉSUS ET LE SABBAT (3)

« Le Fils de l’homme est maître même du sabbat. »

(Marc 2. 28)

Il convient parfois de parler de la radicalité de Jésus. Il va jusqu’à remettre en question la loi et les usages de la loi défendues par les pharisiens. Aux spécialistes de la Parole, il ose poser une question : « N’avez-vous jamais lu ce qui fit David… » En racontant une vieille histoire qui va servir de jurisprudence, Jésus montre aussi que bien lire la Bible n’est pas un vain conseil. Nous avons du mal à saisir la tension et les pressions qui s’exercent lors de cette anecdote au coeur des champs de blé. Pourtant, et vu d'ici, nous avons le sentiment que Jésus agit avec sagesse, humanité et bon sens. Or, ce qui ne passe pas est dans la deuxième partie de la déclaration de Jésus : que le sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat, c’est évident ! Mais que Jésus se présente comme « maître du sabbat » devient propos blasphématoire. Il déclare qu'il est Seigneur de la loi, et donc au-dessus de la loi donnée par Moïse. Les pharisiens, jusqu’ici, interprètent la loi et imposent ensuite des préceptes d'obéissance avec force détails. Selon eux, la loi est ce qui règle la relation entre l'homme et Dieu et il faut qu'elle soit respectée à la lettre pour éviter la rupture. Or, Jésus n'interprète pas la loi, il la règle. Il démontre que le problème n'est pas la loi, mais la place que prend la loi dans la vie des hommes. Pour lui, la loi n'est pas entre l'homme et Dieu, comme un intermédiaire qui règle la relation qui noue ou dénoue la communion. L'intermédiaire entre l'homme et Dieu, c'est lui, Jésus, et non la loi. Dès lors, la loi doit reprendre sa place, non entre l'homme et Dieu, mais entre l'homme et l'homme. La loi est là pour permettre de vivre en humanité entre nous. Elle règle nos comportements en société et auprès de nos contemporains ; c'est cela qui nous permet de devenir pour eux, lumière et sel.

Le vrai médiateur, c'est Jésus qui lui, est venu pour nous libérer et nous réconcilier avec Dieu. Il ne remplace pas la loi, il la replace ailleurs. Peut-être devons-nous vérifier si nous n’avons pas remplacé Jésus le Seigneur par la loi et par les règles si chères au Christianisme légaliste.