OSEE, L'INSUPPORTABLE ?

« Je vous combats par le message des prophètes, et je vous annonce que vous allez au massacre. Ma sentence va jaillir claire comme le jour. » (Osée 6. 5)

 Toutes les paroles de la Bible ne sont pas rassurantes ! Le livre d’Osée est-il à bannir ? N’a-t-il plus rien à nous dire, puisqu’il annonçait ce qui s’est produit en 722 avant JC ? Rien de moins sûr. Il demeure pertinent. C’est tellement vrai que le livre d’Osée a été lu en Juda, l’autre royaume qui, après la disparition d’Israël, doit comprendre que ce qui est arrivé à Israël risque de se reproduire chez lui. Il faut faire mémoire, tirer des leçons et corriger le tir. Ainsi le livre d’Osée est aussi pour nous prévenir, nous corriger, nous donner la possibilité de changer. Le thème essentiel d’Osée est la fidélité, en opposition à l’adultère spirituel. Le prophète se montre fidèle à Gomer, comme Dieu est fidèle à son peuple, malgré son comportement. Sur le thème de la vraie foi et de la fidélité, Jésus reprendra le message d’Osée : « J’aime la piété et non les sacrifices, et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes. » (6.6) se retrouve dans Matthieu 9. 13 et 12. 7 : « Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. » Comme toujours, après le tonnerre des avertissements et des critiques, le ton s’apaise et Dieu propose son amour toujours accessible. Aussi Osée demande à son peuple une relation intime avec son Dieu époux, fiancé, amant. Voilà Dieu présenté de façon inhabituelle, inattendue mais en même temps, rassurante ! « En ce jour-là, dit l'Éternel, tu m'appelleras « Mon mari » ; et tu ne m'appelleras plus  « Mon maître » ! (2. 18) et Dieu se souvient : « Quand Israël était jeune, en Égypte, je l’aimais ; je l’appelais ‘mon fils’ ! » (11. 1). Après les images fortes d’adultères, de tromperies, de prostitutions, lesquelles pourraient nous assommer, voici une relation filiale d’amour à nouveau proposée.  « Je guérirai Israël de son infidélité, dit le Seigneur. Je n’aurai pas à me forcer pour lui montrer mon amour, car je ne lui en veux plus. » (14. 5)