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HEUREUX LES NULS !
27 mars 2020

RUE DE L’ÉGALITÉ

Il y a des paraboles de Jésus que nous connaissons fort bien et qui ont parfois fini de nous parler tant nous les avons lues et entendues. Elles sont comme usées et devenues transparentes. Puis, soudain, un événement imprévisible nous laisse sans voix, sans force, sans mot et même sans issue. On balbutie, on cherche des yeux un détail, de quoi s’accrocher, se raccrocher à quelque chose. 

Et du fond de la mémoire surgit enfin un écho : « Jésus lui raconta cette parabole : les terres d’un homme riche avaient beaucoup rapporté… Il se dit : je vais bâtir de grands greniers et amasser tous mes biens… Repose toi, mange, bois et réjouis-toi, mon âme ! … »

La suite de l’histoire nous saute au visage et électrocute notre pensée. Il nous faut alors une chaise pour nous asseoir. « Mais Dieu lui dit : Insensé ! Cette nuit même ton âme sera reprise, et pour qui auras-tu amassé ? »

Dure parole ; saisissante parabole ! Pas de bol !

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À quel niveau le passage ?

Nous savons tous que nous sommes mortels et depuis longtemps nous avons compris qu’une épée de Damoclès était suspendue au-dessus de nos têtes. Nous sommes tous logés à la même enseigne et bien des routes qui mènent au cimetière portent le nom de « Rue de l’Égalité ».

La voilà enfin (en fin) la véritable égalité : nous prendrons tous ce chemin. Pour certains, c’est une impasse, une voie sans issue ; pour d’autres, un passage. Passage obligé, passage à niveaux divers peut-être, mais passage incontournable.

Si nous savons que ce moment doit venir, et si d’ordinaire nous tentons de reléguer ce sujet hors conversation, hors agenda, lorsque vient une pandémie, l’épée de Damoclès, avec son terrible tranchant, prend un sérieux relief.

 

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La regarder en face

Le chiffre quotidien des morts, un peu partout dans le monde, dans notre pays et dans l’hôpital d’à côté, vient nous hanter dans le silence relatif de notre confinement.

Ah oui, nous sommes mortels ! 

Ah oui, la science, la médecine, la politique, l’économie et même l’intelligence humaine et artificielle sont incapables de nous guérir de la mort.

Eh oui, cela peut arriver à n’importe qui, n’importe quand et surtout très vite !

« Insensé ! Cette nuit-même... Et donc pour qui ce que tu as amassé ? »

 

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En attendant l’inéluctable

Certes, il ne faut pas jouer avec les peurs pour imposer une piste qui, jusqu’ici, était ignorée ou négligée. Cependant, la mort qui rôde à visage découvert aujourd’hui et qui frappe avec une cruauté mécanique insoutenable, n’est pas une légende pour effrayer, ni un leurre pour piéger. Elle est bien là, et elle redouble ses épouvantables fauchages.

Et quand bien même nous hissons des barrières contre le virus jusqu’à faire reculer l’hécatombe, les survivants resteront de futurs morts.

L’épreuve de la mort doit donner du sens à la vie. 

C’est sans doute la première leçon que nous avons à réapprendre.

Et s’il faut vraiment une mort, que ce soit celle de l’insouciance.

 

 

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